Morgane

 

 

Quand le chevalier eut menti deux fois
Et que trois fois la main eut brandi l'épée au-dessus de l'eau
Tu as lancé sur l'évanoui pour le cacher ton manteau bleu
Le brancard fut chargé sur la barque et dériva vers l'île
Le roi reposera entouré de fleurs et de musique dans la moins profonde des tombes
Non recouvert, intouché, dans une rosée d'opium et d'Orient
Tu tiens sa main aux gants chargés de bagues
Le souffle suspendu n'embuera plus ses yeux gris

Tu es à l'avant de la barque et tu ne regardes rien
La caverne est prête, les fleurs attendent, la verte Avalon brille comme l'émail
Tu chantonnes les lèvres entrouvertes tandis que le soleil descend dans la tombe de l'ouest
Que la barque glisse sur l'eau grisaillante
Et que le morne cours du temps glisse insoucieux sur le corps du père de Mordred

Il se lèvera de son coeur amer
Quand les fers d'acier de son cheval seront fins comme des oreilles de chat
Tu renaîtras avec lui, en lui, autour de lui comme un voile de ciel bleu

 
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